reconnaissance territoriale
Je reconnais que j'ai grandi et que je travaille sur des terres non cédées des kanien'kehá ka, Anishinaabe, Huron-Wendat, Cris et autres peuples autochtones. Ces peuples se sont rassemblés sur ces terres et ces eaux depuis des millénaires.
En harmonie avec les perspectives autochtones et/ou ancestrales de plusieurs peuples, je reconnais la terre comme une entité vivante et sacrée.
Je suis reconnaissante d'avoir la chance d'y pratiquer mon art et de prendre la parole en geste, en mot et en chant en ce lieu qui porte une histoire difficile contenu du traumatisme culturel vécu par les premières nations.
En reconnaissant l’histoire et les pratiques systémiques, encore vivaces, du colonialisme qui opprime les peuples autochtones, je reconnais également avoir/et bénéficié du colonialisme.
À travers ma démarche artistique et personnelle, j'essaie d'aller à la rencontre de l'autre et de faciliter les échanges afin de créer ensemble une humanité sensible et riche. En questionnant notre société et en repensant sans cesse les codes établis, j'espère pouvoir contribuer à créer des pratiques éthiques, intersectorielles/inclusives, écologiques et durables.
Je questionne nos mémoires collectives, notamment celles des femmes qui nous ont précédées, ainsi que les impacts de notre société patriarcale. Je remets en cause les systèmes hiérarchiques, tant dans nos relations interpersonnelles que dans notre manière d'appréhender la vie.
Mon objectif est d'offrir une perspective critique sur la déshumanisation, une réalité omniprésente dans notre société capitaliste et coloniale.
Je crois fermement qu'en reconnaissant ensemble les souffrances du passé et en nous engageant quotidiennement, nous pouvons agir de manière globale et transformative pour construire un monde meilleur pour nos communautés et pour les générations futures.
Laurie-anne Langis